Ombres et Poussières
ROMAN POLICIER
Rocco Schiavone est toujours en val d’Aoste, et toujours poursuivi par ses fantômes romains. Comme si ça ne suffisait pas, voilà des emmerdements de niveau 10 qui arrivent : le cadavre d’une transsexuelle est découvert, et sa hiérarchie décide de punir Rocco et de le confiner dans un petit bureau de type placard à balais.
Pour couronner le tout, un autre cadavre, inconnu, est trouvé pas loin de Rome. Un cadavre sur lequel on trouve un papier avec le numéro de téléphone de … Rocco. Tout va de mal en pis, et ce n’est pas ça qui va améliorer l’humeur déjà sombre de notre romain préféré. Alors gare à qui se trouve sur son chemin.
Que ça fait du bien de retrouver le sens de la formule et la dent dure de Rocco Schiavone. J’ai éclaté de rire plusieurs fois (et pourtant la période ne s’y prête guère). Rien que pour ça, qu’Antonio Manzini soit mille fois remercié. Mention spéciale aux deux couillons du service de son équipe (ceux qui connaissent la série savent de quoi je parle) et à une nouvelle chef de la scientifique pas piquée des hannetons.
Ce qui n’empêche pas la gravité et l’émotion dans un épisode qui, hors éclats de rire, est un des plus sombres de la série. Et c’est aussi une des grandes réussites de l’auteur d’arriver à nous faire passer aussi vite du rire aux larmes et à la colère. D’autant qu’il ne sacrifie jamais la vraisemblance et que ce ne sont pas toujours les « gentils » qui gagnent. Les puissants et arrogants ont malheureusement parfois le dernier mot, comme dans la réalité.
C’est juste, pertinent, émouvant, très drôle, vivement le prochain.
VG
« Il se surprit à penser que chaque être humain, du plus jeune au plus vieux, est embourbé quelque part et lutte, dans la chambre secrète de son cœur, pour guérir un chat malade, pour ne pas rater un rendez vous, pour prendre sa vie en main. »