Forêt vierge
José Maria Ferreira de Castro
trad. de Blaise Cendrars
« Avec Ferreira de Castro j'ai rencontré enfin un écrivain qui sait évoquer comme personne les beautés et les horreurs de l'Amazonie… » ainsi parle Blaise Cendrars, le traducteur de cet ouvrage.
« Forêt vierge » (« a selva ») est conçu comme un roman d’apprentissage : on y découvre le principal protagoniste, Antonio, jeune bourgeois monarchiste exilé politique, qui doit pour survivre s’engager comme « seringueiro » (tâcheron extrayant le latex) au fin fond de l’Amazonie, et découvre un univers à l’opposé du sien, entre la promiscuité avec les paysans analphabètes et le mépris des nantis. Roman social aussi où les relations entre les journaliers misérables et leurs patrons avides de rendement ne cessent de s’exacerber jusqu’au final dramatique.
Mais on est surtout écrasé presque constamment par le véritable personnage du livre : la forêt. Au fil de la magnifique écriture de l’auteur (on n’est plus habitué à un tel style !) elle s’impose de description en description comme l’axe central du destin de tous les protagonistes, avec toute sa majesté et toute sa puissance.
Grasset (Les cahiers rouges)